
Il y a 78 ans, le 19 avril 1943, les Juifs ont lancé un combat désespéré et héroïque contre les allemands dans le ghetto de Varsovie, la capitale polonaise. Les juifs ont attaqué de manière coordonnée les troupes allemandes et la police venus liquider le ghetto pour déporter ses survivants à Treblinka.
Le soulèvement du ghetto fut le plus grand, le plus important sur le plan symbolique, et le premier à se dérouler dans une ville de l’Europe occupée.
Après un mois de vaillants combats, la révolte fut « maîtrisée » et le ghetto incendié et réduit en cendre.
Le soulèvement du ghetto de Varsovie est le symbole de l’héroïsme désespéré et de la lutte résolue de l’esprit juif.
La résistance armée inspira d’autres révoltes dans des ghettos (Bialystok et Minsk) et dans des centres de mise à mort (Treblinka, Sobibor et Auschwitz).
Cet héroïsme juif s’exprima aussi par la résistance de l’esprit, de la foi, de la solidarité, de l’éducation, de la culture et de l’amour.
… une leçon pour nous.
« c’est en racontant leur histoire que je leur élève un monument. Tant qu’on la raconte, ils sont toujours en vie« .
La révolte du ghetto de Varsovie en 13 points de repères :

1/ Le Ghetto est établi par le gouverneur général allemand, Hans Frank, le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive de Yom Kippour). Il est alors le plus grand centre juif sur le territoire du gouvernement général de la Pologne occupée par les Allemands,
Il est le plus peuplé de tous les ghettos juifs de l’Europe occupée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

2// Il est situé au nord de la ville. Le mur entourant le ghetto a été financé par le Judenrat et construit par les juifs eux même en moins de deux mois. Les Allemands y concentre plus de 400 000 Juifs soit environ 30% de la population de Varsovie. Les nazis les force donc a résider sur 2,7 % de la surface de la ville ( 3,4 km2). Soit une occupation moyenne de 8 a 12 personnes par pièces.3/ Le mur d’enceinte fait 18 mètres de long et 3 mètres de haut avec des barbelés au dessus. Les Allemands ferme le ghetto de Varsovie au monde extérieur le 16 novembre 1940.

4/ Pour faciliter « l’administration du nouveau quartier juif » les allemands désignent un « conseil juif – le Judenrat ». À varsovie, il est présidé par Adam Tcherniakov. Il compte dans ses rangs 6.000 personnes et il se dote, sur l’ordre des allemands, d’une police juive dont l’effectif atteint 2000 hommes.
5/ La nourriture est rationnée par les Allemands qui la limite à 184 calories par personnes. Le but était de décimer les juifs par la famine et les maladies. Les parents se sacrifient et consacrent tous les efforts à nourrir les enfants. Quand ils meurent de faim eux-mêmes, ils laissent de nombreux orphelins livrés à la rue. Bien que le ghetto soit hermétique, les juifs réussissent à faire passer de la nourriture.

Observez sous le mur le trou que des Juifs ont creusé pour passer dans la partie catholique de la ville. La plupart du temps ce sont des enfants qui passent par ces trous.Ils passent également par les égouts, par le tramway qui traverse le Ghetto….Une charrette passe ramasser les corps tout les soirs, ils sont comptés puis enterrés dans une fosse commune.
6/ Les Juifs , en plus de la recherche de nourriture, organisent également une résistance spirituelle (offices, études et transmission du judaïsme),

culturelle (concert, théâtre, littérature), sociale (hôpitaux, orphelinats, soupe populaire) et militaire (préparation plans, de caches, achats d’armes).
7/ A l’été 1942 commence le « repeuplement vers l’est », qui n’est en fait que la déportation vers le camp d’extermination de Treblinka, qui n’est situé qu’à quelque 80 kilomètres de Varsovie. La première vague de déportations vers les camps de la mort ramène la population du ghetto à 70 000 habitants. Les rafles se font de jour comme de nuit, aussi bien dans les habitations que dans les usines, où il est plus facile d’arrêter les Juifs. Ceux-ci sont ensuite conduits vers la Umschlagplatz, l’antichambre de l’extermination.
8/ L’Organisation juive de combat naît au cœur de la grande déportation de juillet 1942 vers le camp d’extermination de Treblinka.. Les 3 organisations de résistance juive s’unissent sous la conduite de Pawel Frenkel et Mordechaj Anielewicz. La Żydowski Związek Wojskowy (ŻZW) est une organisation militaire juive en Pologne formée en novembre 1939 par des ex-officiers juifs de l’armée polonaise, elle compte une centaine de combattants dirigés par Pawel Frenkel. Mordehai Anielewitch rassemble lui dans l’Organisation juive de combat, le Hachomer Hatzaïr, le Parti ouvrier polonais, Habonim Dror, Poale Zion et le Bund. soit 600 à 700 insurgés mal entrainés et mal armés .
9/ Le soulèvement commence le 19 avril 1943, veille de Pessa’h, la Pâque juive, en réponse à une dernière grande rafle organisée par les nazis. Cette rafle se heurte à l’opposition armée juive au grand étonnement des nazis. Le combat sans espoir « pour votre liberté et pour la nôtre » s’achève le 16 mai, un mois après son déclenchement, avec la destruction de la grande synagogue de Varsovie. Après cette date, des combats sporadiques ont encore lieu dans le ghetto en ruines dont les bâtiments sont incendiés et rasés.
10/ « Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d’ici. Nous voulons sauver la dignité humaine » – Arie Wilner (pseudonyme Jurek), soldat de la ŻOB. Cette citation résume assez bien l’état d’esprit et la lucidité des combattants pour la plupart des jeunes hommes et jeunes femmes. L’impact psychologique de l’insurrection du ghetto de Varsovie fut très important. La résistance fut plus forte que prévu par les nazis, même si l’issue était certaine vu le déséquilibre des forces.
Nous visitons dans les voyages mémoriels :
Le souvenir du ghetto de Varsovie est marqué par plusieurs monuments dans la capitale polonaise que nous vous faisons visiter: le plus imposant, le monument aux héros du ghetto et ses deux sculptures de Nathan Rappoport face au musée des Juifs de Pologne sur la place du ghetto; le monument Béreshit et la sculpture de Jan Karski; le monument dédié au chancelier ouest-allemand Willy Brandt, le mémorial de la place de déportation, la Umschlagplatz et la promenade le long du chemin de Mémoire; le Bunker de mila 18; les orphelinats de Janusz Korczak; le cimetière juif de la rue Opokowa; les restes du mur du ghetto; la seule synagogue de Varsovie qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale ….
© Dr David Ohnona – ZAHOR – souviens toi !
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